au revoir, bye bye , ciao

Post du 1er dec 2009

 

Au 21 janvier prochain, je serais officiellement libérée des chaînes qui me liaient à la world company. Je suis en arrêt depuis septembre 2007. Deux ans déjà ! Il était temps qu'il se passe enfin quelque chose...

Que dire de plus ? Que je suis ravie, que je me sens plus légère ? Evidemment, j'en vois déjà qui ont les cheveux qui se dressent sur la tête. "Comment ? Avec la crise, la petite lili se réjouit de ne plus avoir de boulot ? Mais quelle honte !"

Bah, oui, parfaitement, messieurs dames ! Voici une page qui se tourne...et pour de bon. En aucun cas, je ne retournerai dans ce genre d'entreprise. Répétez après moi : JAMAIS ! JA-MAIS !

Je me sens plus légère soudain comme si une partie de ce qui me rongeait partait avec ce licenciement. Pourtant, après ma grossesse, j'étais persuadée de pouvoir reprendre le TAF mais évidemment, je me leurrais. Chaque fois que j'abordais le sujet de la world company avec mon médecin, je m'effondrais en larmes. Je sortais avec les yeux gonflés (genre myxomatose), le visage bouffi (genre réaction allergique), et les deux cumulés, genre con ...J'ai vraiment compris que c'était fini quand mon z'hom a voulu m'emmener pour déconner (on passait à proximité) jusqu'à la world company...Il prenait la route que je prenais habituellement, et j'ai de nouveau senti cette sensation familière, désagréable, ce noeud au ventre éprouvé à chaque fois que je m'engageais sur ce maudit parking de cette maudite entreprise. Je me suis retrouvée en pleurs, dans la voiture, misérable et mon z'hom qui me répétait "j'rigole, on n'y va pas". Ca m'a vraiment pris aux tripes. Et moi de me dire que, même à distance, cette entreprise de merde arrivait encore à me prouver que j'étais nulle, minable, moins que rien.

Dans un 1er temps, avec le médecin, j'ai fait l'autruche, genre "il n'y a pas de problème, j'y retourne QUAND JE VEUX moi dans cette entreprise !" Evidemment, mon médecin ne me croyait pas mais laissait dire. Me connaissant bien, elle n'a pas cherché à me heurter de front ou à m'imposer quoi que ce soit. Non, non, elle a juste contourné le problème, m'a parlé de reconversion, de visite chez le médecin du travail pour en parler. Il a bien fallu expliquer mon inaptitude à me présenter ne serait-ce qu'aux portes de la world company.  Euh, je veux bien envisager une consultation sur le parking mais ça risque de faire désordre, non ?

Par la suite, bien que ce fut difficile, je me suis résolue à prendre rdv chez le médecin du travail. Etape très difficile mais ô combien nécessaire pour ma future reconversion. Autour de moi, les gens qui me sont proches me disaient "bravo, je suis fier de toi". Et moi de rajouter dans ma tête, "c'est bien, bientôt tu seras capable de faire pipi toute seule,... comme un grande". Je me sentais vraiment bête de m'angoisser autant pour un rdv.

J'ai finalement réussi à prendre ce maudit rdv mais à croire que le ciel était avec moi car celui-ci a été décommandé 3 fois. Le médecin du travail était ...en arrêt de travail ! Et oui, à eux aussi, cela leur arrive ! Cela aurait pu durer longtemps mais c'était sans compter le médecin-conseil de la sécu ! Elle m'a convoqué pour savoir où j'en étais et elle a vite compris. Il paraît que c'est la "madame-pas-commode" du service mais avec moi, elle a été très compréhensive ...à sa manière (genre boulet de canon : "vous-en-êtes-où ?, vous-consultez-qui ?, quelles-sont-vos-démarches ?). D'ailleurs, c'était elle qui m'avait collée en ALD pour 3 ans ! Mon médecin à l'époque n'en revenait pas. En même temps, il y a 2 ans, les seules choses qu'elle a su tirer de moi c'est "bouh -ouh ouh ouh" ou encore "ouin ouin ouin". Que vouliez-vous qu'elle fasse ?

Finalement, elle a pris les choses en main. Elle a contacté le médecin du travail et demandé un rdv en urgence pour régler cette affaire (d'état) le plus vite possible. 15 jours après, je rencontrais le remplaçant de la médecine du travail. A l'examen de mon dossier, les choses étant déjà très claires, il a décidé de mettre en route un licenciement sec (sans demande de replacement). Par chance, il savait comment cela se passait dans la world company ayant travaillé pendant plus de 20 ans dans le privé pour une entreprise dans le même secteur. La world company s'appelait à l'époque la "world world company" et faisait déjà cruellement parler d'elle à cause de ses techniques de management du personnel ("marche ou crève") ... très particulières. Il a conclu : "il n'y a pas malheureusement rien à tirer de positif de ces gens-là. Ils ne voient que leurs chiffres. Tant qu'ils sont bons, pour eux, il n'y a pas de problème. On se heurte régulièrement à un mur".

Maintenant, reste à récupérer mes affaires dans mon casier...Si cela se trouve, ILS l'ont déjà vidé et puis pas sûr que j'ai envie de récupérer quoique ce soit de là-bas...